Les enjeux
En 1999, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait, lors de la Conférence ministérielle Santé et environnement, que « l’environnement est la clé d’une meilleure santé ». L’air que nous respirons, l’eau et les aliments que nous ingérons, le bruit auquel nous sommes exposés… tous ces éléments (et bien d’autres) ont une influence plus ou moins directe sur notre santé. Si un environnement de qualité conditionne la qualité de vie et le bien-être des populations, sa détérioration contribue à la survenue et au développement, à plus ou moins long terme, de certaines pathologies (cardiovasculaires, respiratoires et autres maladies chroniques)
Prenons l’exemple de la pollution de l’air. En juin 2016, Santé Publique France estimait que la pollution de l’air était responsable de 48 000 décès chaque année en France. Les sources de pollution sont multiples (transports, chauffage, industrie, agriculture,…), et l’ensemble du territoire est concerné. Les effets sur la santé des polluants atmosphériques ont aussi un coût économique : hospitalisations, indemnités journalières, pensions d’invalidité, absentéisme, perte de productivité, etc. Il existe également des conséquences sur les bâtiments, les écosystèmes et l’agriculture. Une commission d’enquête sénatoriale "sur le coût économique et financier de la pollution de l’air" a rendu en juillet 2015 un rapport estimant que la pollution de l’air en France coûtait chaque année 101,3 milliards d’euros. C’est deux fois plus que le tabac (47 milliards d’euros).
La récente épidémie de SARS-CoV-2 illustre la nécessité urgente d’une approche globale de la santé, et de l’ensemble de ses déterminants, qui sont étroitement imbriqués.
Le champ de la santé-environnement est vaste et désigne l’ensemble des interactions et effets positifs ou négatifs entre la santé humaine et l’état de l’environnement liés aux conditions de vie (habitat et bâtiments, pollution air intérieur, bruit, …), au cadre de vie (aménagement, urbanisme, espaces verts, naturels…), à la qualité des milieux (eau, air, sols…), aux changements environnementaux (climatiques, émergences de zoonoses…).
La santé-environnement repose également sur la prise en compte des services rendues et aménités positives fournies par la nature et plus largement la biodiversité, qui améliore notre résilience face aux changements climatiques, aux aléas sanitaires et aux maladies, et apporte un cadre qui améliore notre bien-être.